Call-boy de Ishida Ira – Picquier
Rédigé le 24 octobre 2017
Première phrases du livre
J’entends souvent résonner des bruits de pas dans mes rêves. Ce sont toujours les mêmes. Avec le même rythme, le même écho et le même plancher qui grince. Ils hantent mon sommeil . Je les reconnais, car j’ai appris à les connaître. A force de les entendre, il me sont devenus familiers. Oui… j’y suis si tristement habitué que, depuis longtemps, la tournure de mes songes ne me surprend même plus. Je sais toujours de qui je rêve. Je sais à qui appartiennent ces pas. Je ne le sais que trop.
Résumé :
Ryô a vingt ans et la vie lisse, docile et banale que convoitent ses camarades d’université ne l’intéresse pas. Ce jeune homme désabusé de tout, passionné de rien, est abordé par la gérante d’un club privé réservé aux femmes. Au fil de rencontres qui sont autant de découvertes, ce sont ces femmes portant chacune un désir différent qui vont lui permettre de mûrir au cours d’un insolite parcours initiatique.
Chacune recèle une fêlure, une attente secrète, qui échappe parfois radicalement aux normes sociales.
Pourquoi ce livre
J’ai découvert l’écriture d’Ishida Ira avec sa série policière Ikebukuro West Gate Park, il y a déjà quelques années. J’étais curieuse de le découvrir dans un autre domaine.
Dans « Call-Boy », on va suivre Ryô, un jeune homme de vingt ans, qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie, il est inscrit à l’université, mais cela l’ennuie. Alors pour passer le temps, il travaille dans un bar. C’est une amie qui lui ramène ses cours.
Un jour, il va rencontrer une femme d’âge mûr, Mme Midoh, elle va lui proposer de rejoindre son club privé réservé aux femmes. Ryo, s’ennuyant ferme, va accepter par dépit dans un premier temps, puis va vite prendre goût à son nouveau job et devenir le garçon le plus demandé de l’agence. Il va s’avérer qu’il est très doué pour cerner les attentes — quelles qu’elles soient – , des femmes qui font appel à lui.
La prostitution n’est pas un domaine qui m’attire en soi, mais la prostitution masculine au Japon est un sujet dont j’avais déjà entendu parler. J’étais curieuse de voir comment Ishida Ira allait aborder le sujet. Ayant lu pas mal de romans japonais contemporains, je sais que parfois cela pouvait être trash, j’avais quelques appréhensions, mais Call-Boy fut une belle surprise.
Alors forcement, nous allons avoir plusieurs scènes de sexe racontées dans le détail, mais rien de choquant, bien que certaines demandes de ces dames soient assez insolites.
Pour vous dire, la seule scène de ce livre qui m’ait mise vraiment (mais vraiment) mal à l’aise, n’a rien avoir avec le sexe : un personnage casse volontairement le petit doigt de la main gauche à un autre ! Mon Dieu que j’ai eu mal pour lui.
J’ai aimé suivre le parcours initiatique de Ryô et voir comment il évoluait dans son métier de Call-Boy. Voir comment au fil des rendez-vous il évoluait dans son cheminement intérieur pour, à la fin de ce roman, trouver vraiment sa voie.
L’écriture d’Ishida Ira est efficace et toute douce. Il a su faire de cette histoire quelque chose de « presque » beau en idéalisant fortement la prostitution masculine.
Un roman où l’on parle de sexe de façon douce, mais où l’on parle de sexe tout de même. À ne pas mettre entre toutes les mains.
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Call-boy de Ishida Ira – Picquier est publié dans la catégorie Lectures asiatiques avec le(s) Thème(s) : Picquier
Le dépaysement absolu pour moi! Oserais-je sortir de ma zone de confort?!
Cela fait du bien parfois de sortir de sa zone de confort.